Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/138

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soldats. Sertorius, vainqueur à son aile gauche, arrive en ce moment, et tombant tout à coup sur les troupes d’Afranius, déjà troublées du désordre où elles étaient, il en fait un grand carnage. Le lendemain matin, il met ses troupes sous les armes, et présente de nouveau la bataille à Pompée ; mais apprenant que Métellus approchait, il fait sonner la retraite, et décampe en disant : « Si cette vieille ne fût survenue, j’aurais renvoyé cet enfant à Rome, après l’avoir châtié à coups de verges.

XXII. Sertorius regrettait fort sa biche blanche, qu’on ne pouvait retrouver nulle part ; cette perte lui ôtait une de ses plus grandes ressources pour gouverner les Barbares, et jamais ils n’avaient eu plus besoin d’être encouragés ; mais quelques soldats qui s’étaient égarés la nuit, l’ayant rencontrée, la reconnurent à sa couleur, et la ramenèrent à Sertorius, qui leur promit une grande somme d’argent, s’ils voulaient n’en parler à personne. Il fit cacher la biche, et peu de jours après il parut en public avec un visage gai, dit aux chefs des Barbares que les dieux lui avaient fait connaître, pendant son sommeil, que bientôt il lui arriverait quelque chose de très heureux ; et montant sur la tribune, il donna audience à tous ceux qui se présentèrent. Dans ce moment la biche,