Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/460

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d’Olympias, pour la naissance d’Alexandre. » Tous les mages qui se trouvaient alors à Éphèse, persuadés que l’embrasement du temple était le présage d’un plus grand malheur, couraient dans les rues en se frappant le visage, en criant que ce jour avait enfanté pour l’Asie le fléau le plus redoutable. Philippe, qui venait de se rendre maître de Potidée, reçut vers ce même temps trois heureuses nouvelles : la première, que Parménion avait défait les Illyriens dans une grande bataille ; la seconde, qu’il avait remporté le prix de la course des chars aux jeux olympiques ; la troisième, qu’Alexandre était né. La joie que ces trois nouvelles devaient naturellement lui causer fut encore augmentée par les devins qui l’assurèrent qu’un enfant dont la naissance concourait avec trois victoires serait lui-même invincible.

V. La forme de son corps n’est nulle part mieux représentée que dans les statues de Lysippe, le seul statuaire auquel Alexandre eût permis de le jeter en fonte. Plusieurs de ses successeurs et de ses amis affectèrent bien dans la suite d’imiter les manières de ce héros ; mais Lysippe fut le seul qui rendit parfaitement l’attitude de son cou qu’il penchait un peu sur l’épaule gauche, et la douceur qui paraissait dans ses yeux. Apelle, qui le peignit sous la forme de