Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/481

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Aristobule prétend qu’il n’avait pas, pour l’entretien de son armée, plus de soixante-dix talents ; selon Duris, il n’avait des vivres que pour un mois ; mais Onésicritus assure qu’il avait emprunté deux cents talents pour cette expédition. Quoiqu’il l’entreprît avec de si faibles moyens, il ne voulut s’embarquer qu’après avoir examiné où en étaient les affaires domestiques de ses amis, et donné à l’un une terre, à l’autre un village, à celui-ci le revenu d’un bourg, à celui-là les octrois sur un port. Comme ces largesses avaient absorbé tous les revenus de son domaine : « Prince, lui demanda Perdiccas, que vous êtes-vous donc réservé ? — L’espérance, lui répondit Alexandre. — Eh bien ! reprit Perdiccas, nous la partagerons avec vous, puisque nous devons partager vos travaux ; » et il refusa le don que le roi lui faisait. Quelques autres de ses amis suivirent l’exemple de Perdiccas. Alexandre se montra également généreux envers ceux qui voulurent accepter ses présents, et pour ceux qui lui en demandèrent ; il employa à ces libéralités la plus grande partie des domaines qu’il avait en Macédoine.