Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/488

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qu’au sortir de la ville de Phaselis il traversa le pas de l’Échelle et séjourna plusieurs jours dans cette ville ; qu’ayant vu sur la place publique la statue de Théodecte le Phasélite, qui était déjà mort, il alla après souper, en partie de débauche, danser autour de cette statue et lui jeter des couronnes ; il honorait ainsi d’une manière agréable, par ce divertissement, la mémoire de ce philosophe et le commerce qu’il avait eu avec lui par l’entremise d’Aristote et de la philosophie.

XXIV. Il soumit ensuite les Pisidiens, qui avaient osé lui résister, et fit la conquête de la Phrygie. Il se rendit maître de Gordyum, capitale des états de l’ancien Midas, où il vit ce char si fameux, dont le joug était lié avec une écorce de cormier ; on lui fit connaître une ancienne tradition que les Barbares regardaient comme certaine, et qui portait que les destins promettaient l’empire de l’univers à celui qui délierait ce nœud. Il était fait avec tant d’adresse et replié tant de fois sur lui-même, qu’on ne pouvait en apercevoir les bouts. Alexandre, désespérant de le délier, le coupa avec son épée, et l’on découvrit alors les différents bouts qu’il avait. Aristobule prétend qu’Alexandre 1e délia avec la plus grande facilité, après qu’il eut ôté la cheville qui tenait le joug attaché au