Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/500

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entre les soldats, ou bien à lire. Dans ses marches, lorsqu’il n’était pas pressé, il s’exerçait, chemin faisant, à tirer de l’arc, à monter sur un char, à en descendre en courant avec la plus grande rapidité. Souvent il s’amusait à chasser au renard ou aux oiseaux, comme on le voit dans le journal de sa vie. Rentré chez lui, il se baignait ou se faisait frotter d’huile, et s’informait de ses cuisiniers s’ils lui avaient préparé un bon souper. Il ne commençait son repas qu’à la nuit fermée ; il avait un soin merveilleux de sa table et veillait lui-même à ce que tous les convives fussent servis également, que rien n’y fût négligé ; et, comme je viens de le dire, il tenait table longtemps, parce qu il aimait la conversation.

XXXI. Pour tout le reste c’était le plus aimable des rois dans le commerce de la vie ; il ne manquait d’aucun moyen de plaire, mais il se rendait importun à force de se vanter, et ressemblait en cela à un soldat fanfaron ; outre qu’il se portait de lui-même à exalter ses propres exploits, il se livrait aux flatteurs, qui, par ce moyen, le maîtrisaient à leur gré et mettaient à la gêne les convives plus honnêtes qui ne voulaient ni lutter avec ses adulateurs, ni rester en défaut sur ses louanges : ils auraient rougi de l’un, et l’autre les exposait aux plus