Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/511

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hommes ; que partout l’être qui commande et qui domine est divin. Mais il avait lui-même, sur ce point, une maxime plus philosophique encore : Dieu, disait-il, est le père commun de tous les hommes ; mais il avoue particulièrement pour ses enfants les hommes les plus vertueux.

XXXIX. En général il était très fier avec les Barbares et voulait, devant eux, paraître persuadé qu’il avait une origine divine : à l’égard des Grecs, il se montrait plus réservé et ne se déifiait qu’avec beaucoup de retenue. Il s’oublia pourtant un jour, en écrivant aux Athéniens au sujet de Samos. « Ce n’est pas moi, leur disait-il, qui vous ai donné cette ville libre et célèbre ; vous la tenez de celui qu’on appelait alors mon seigneur et mon père ; » c’était Philippe qu’il désignait. Dans la suite, blessé d’un trait qui lui causait une vive douleur, il dit à ses officiers : « Mes amis, c’est un sang véritable qui coule de ma plaie, et non cette liqueur subtile « Que l’on dit circuler dans les veines des dieux. »

Un jour qu’il faisait un tonnerre affreux, et que tout le monde en était effrayé : « Fils de Jupiter, lui dit le sophiste Anaxarque, n’est ce pas toi qui causes tout ce bruit ? , — Non, lui