Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/525

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donc son char et ses armes, monte sur une jument, qui venait de mettre bas et prend précipitamment la fuite. Il est vraisemblable qu’il n’aurait pas échappé à la poursuite d’Alexandre, si dans le même instant il ne fût arrivé de nouveaux courriers de Parménion demander du secours au roi, parce qu’une grande partie des ennemis tenait encore ferme et ne paraissait pas devoir si tôt céder. En général, on reproche à Parménion d’avoir montré dans cette bataille de la lenteur et de la lâcheté ; soit que la vieillesse eût affaibli son audace, soit, comme le prétend Callisthène, qu’il ne pût plus supporter la puissance et l’orgueil d’Alexandre et qu’il fût jaloux de sa gloire. Alexandre, affligé de ce second message, qui l’appelait d’un autre côté, fit sonner la retraite ; mais il n’en dit pas à ses soldats la véritable cause : il feignit qu’il était las de carnage, et que la nuit l’obligeait de cesser le combat. Pendant qu’il courait à son aile gauche qu’il croyait en danger, il apprit en chemin que les ennemis avaient été entièrement défaits et qu’ils étaient en fuite.

XLVIII. On ne douta plus, après cette grande victoire, que l’empire des Perses ne fût détruit sans ressource. Alexandre, reconnu roi de toute l’Asie, offrit aux dieux des sacrifices magnifiques ;