Page:Plutarque - Vies des hommes illustres, Charpentier, 1853, Tome 2.djvu/309

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TITUS QUINTIUS FLAMININUS.


(De l’an… à l’an 182 avant J.-C. environ.)

C’est Titus Quintius Flamininus que nous mettons en parallèle avec Philopœmen. Ceux qui voudront connaître sa figure n’ont qu’à jeter les yeux sur sa statue de bronze qui est à Rome, placée près du grand Apollon de Carthage, vis-à-vis du cirque, et qui porte une inscription grecque. Quant au caractère, on dit qu’il était également prompt et à s’irriter et à rendre service ; avec cette différence qu’il ne châtiait que légèrement, et sans s’opiniâtrer dans sa colère, au lieu qu’il ne se contentait jamais de faire plaisir à demi : il conservait pour tous ceux qu’il avait obligés autant d’affection et de zèle que s’ils eussent été ses bienfaiteurs ; sa plus grande richesse était, disait-il, de cultiver, de s’attacher par ses prévenances, ceux à qui il avait rendu service. Plein d’une extrême ambition et d’un ardent désir de gloire, il voulait être l’unique artisan de ses actions les plus grandes et les plus belles, et préférait ceux qui avaient besoin de son secours à ceux qui pouvaient lui venir en aide : il voyait dans ceux-là une matière pour exercer sa vertu, et dans les autres des rivaux qui lui disputaient la gloire.

Il fut élevé dans la profession des armes ; car, Rome ayant alors plusieurs guerres importantes à soutenir, tous les jeunes gens, dès qu’ils étaient en âge de servir, allaient apprendre, dans les travaux de la guerre, l’art de commander. Il fit sa première campagne comme tri-