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AGIS.


(De l’an 265 environ à l’an 240 avant J.-C)

Dès que l’amour de l’or et de l’argent se fut une fois glissé dans Sparte ; que la possession des richesses eut amené à sa suite une sordide avarice, et que leur usage et leur jouissance eurent introduit le luxe, la mollesse et le goût de la dépense, Sparte se vit bientôt dépouillée de ses plus beaux avantages, et réduite à un état d’humiliation indigne de sa grandeur passée, et qui dura jusqu’au règne d’Agis et de Léonidas.

Agis était de la famille des Eurytionides : il était fils d’Eudamidas, et sixième descendant d’Agésilas[1], celui qui porta la guerre en Asie et devint le plus puissant des Grecs. Agésilas eut un fils nommé Archidamus, qui fut tué en Italie par les Messapiens, près de Mandonium[2]. Agis, l’aîné des fils d’Archidamus, ayant été tué par Antipater, devant Mégalopolis, et n’ayant point laissé d’enfants, la royauté échut à son frère Eudamidas, dont le fils, nommé Archidamus, fut père d’un autre Eudamidas, lequel eut pour fils Agis, celui dont nous écrivons la Vie. Léonidas, fils de Cléonyme, était de l’autre maison royale, celle des Agiades, et huitième successeur de Pausanias, celui qui défit Mardonius à Platée. Pausanias fut père de Plistonax, qui eut pour fils Pausanias, lequel, s’étant enfui

  1. Celui dont la Vie se trouve dans le troisième volume.
  2. Ce nom ne se trouve point dans les géographes. On conjecture qu’il faut lire Mandurium, ville d’Iapygie.