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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

Jamais je ne ferai subir à mes ennemis le joug pénible, non, quand même le Tmôle pèserait sur notre tête (1023-1024).

Les méchants ont l’esprit plus faible dans le malheur ; les honnêtes gens ont toujours plus de rectitude dans leurs pensées et dans leurs actes (1025-1026).

Le mal est pour les hommes d’un accomplissement facile ; le bien, Cyrnus, demande beaucoup d’efforts (1027-1028).

Prends courage, ô mon âme, dans le malheur, quoi que tu aies dû souffrir. C’est le cœur des méchants qui s’irrite. Mais toi, parce que tu n’as pas réussi, n’ajoute pas à ta disgrâce par le ressentiment, par le désespoir ; n’afflige pas tes amis, ne réjouis pas tes ennemis. Les dons que nous envoient les dieux, il n’est pas facile à un mortel de s’y dérober, pas même s’il descendait dans les profondeurs de la mer brillante, ni lorsqu’il est devenu la proie du sombre Tartare (1020-1030).

Tromper un homme de bien est chose très difficile ; il y a longtemps, Cyrnus, que j’en juge ainsi (1037-1038).

Déraisonnables, insensés, les hommes qui ne boivent pas de vin quand commence la canicule (1039-1040).

Allons, ici, avec la flûte : buvons en riant près de cet homme qui pleure ; faisons notre joie de sa tristesse (1041-1042).

Dormons, c’est aux gardiens de la ville à veiller sur elle, sur notre aimable et douce patrie (1043-1044).

Oui, par Jupiter, si quelqu’un d’eux dort, bien enveloppé, cependant il accueillera avec joie notre troupe de buveurs (1045-1046).