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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

tout est compris. Heureux qui la possède en lui-même ! Elle vaut bien mieux que la funeste violence, que la misérable satiété, cet autre fléau des mortels. Rien de pis que l’un et l’autre ; de là vient, Cyrnus, toute méchanceté (1171-1178).

Si tu pouvais, Cyrnus, ne rien souffrir, ne rien faire de honteux, ta vertu serait garantie par la meilleure épreuve (1177-1178).

Cyrnus, révère et crains les dieux : c’est là ce qui préserve l’homme de toute action, de toute parole impie (1179-1180).

Le tyran qui dévore le peuple, fais tout pour le renverser ; les dieux ne s’en indigneront pas (1181-1182).

Ce sont des biens précieux que la raison et la parole ; mais il ne se rencontre que peu d’hommes qui sachent user de l’une et de l’autre (1183-1184).

De tous les hommes qu’éclaire et que voit le soleil, il n’en est aucun, Cyrnus, sur lequel le blâme ne soit suspendu (1185-1186).

Nul ne peut se racheter de la mort, nul ne se soustrait à l’infortune, si la Parque n’y met un terme. Point de mortel qui puisse, à son gré, par des présents, se dérober aux chagrins que la divinité lui envoie (1187-1190).

Je ne tiens pas à être exposé sur un royal lit de parade après ma mort ; j’aimerais mieux qu’il m’arrivât, de mon vivant, quelque bien. Pour un mort, les ronces valent les tapis ; le bois lui est une couche ou dure ou molle également (1191-1194).

N’invoque pas faussement le nom des dieux. Ils ne supportent pas qu’on veuille leur cacher sa dette (1195-1196).