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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

la noire Terre que j’ai délivrée des bornes dressées en beaucoup d’endroits ; jadis asservie, elle est libre maintenant. J’ai ramené beaucoup de citoyens à Athènes, dans leur patrie fondée par une divinité, après qu’ils avaient été vendus par leurs créanciers, les uns justement, les autres avec justice ; les uns, après avoir erré longtemps dans les pays étrangers, n’entendaient plus la langue attique ; les autres étaient restés ici sous une infamante servitude et tremblaient déjà devant leurs maîtres ; à tous j’ai rendu la liberté. J’ai accompli ces réformes par l’association puissante de la force et de la justice et j’ai tenu tout ce que j’avais promis. J’ai écrit mes lois pour les bons aussi bien que pour les méchants, et j’ai fait rendre à chacun bonne justice. Un autre, arrivé comme moi au pouvoir, s’il avait été imprudent ou cupide, n’aurait pas agi avec modération et n’aurait pas eu cesse ni fin qu’il n’eût tout brouillé pour s’emparer de la crème du lait… Car si j’avais voulu faire par force ce qui plaisait alors tantôt à ceux-ci, tantôt à ceux-là, cette ville aurait été la proie de nombreux tyrans et je me serais comporté comme un loup parmi les chiens.

XV

J’ai fait, avec l’aide des dieux, des choses inattendues et je ne les ai pas faites en vain.

XVI

Ils mangent et boivent, les uns des gâteaux, les autres leur pain, les autres des tartes aux lentilles ; il ne leur manque aucune des friandises que la terre fertile