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LA THÉOGONIE
POÈME D’HÉSIODE
TRADUIT PAR M. PATIN
de l’Académie Française[1]


Commençons notre chant par les Muses, habitantes du haut et divin Hélicon, qui, près d’une noire fontaine, devant l’autel du puissant fils de Cronos, mènent des danses légères ; qui, après avoir baigné leur beau corps dans les eaux du Permesse, de l’Hippocrène, du divin Olmeios, couronnent de chœurs gracieux, ravissants, les sommets de la montagne sacrée et les foulent sous leurs pieds agiles. C’est de là qu’elles descendent, lorsque, la nuit, dans un nuage, elles s’en vont parcourir la terre, faisant retentir au loin leur voix harmonieuse. Elles chantent Zeus qui

  1. La nouvelle version de la Théogonie a été revue sur l’édition du texte grec donnée, en 1836, à Berlin, par Édouard Gerhard. Accommodée, autant qu’il se pouvait, aux exigences de la critique moderne par une scrupuleuse reproduction des noms propres et des formules familières à la vieille poésie épique, elle conserve néanmoins un caractère surtout littéraire. Comme on n’y joignait point de notes, on n’a pas voulu non plus y tenir compte des transpositions ou suppressions de vers que peut suggérer une étude de ce poème au point de vue mythologique ; on n’a songé qu’à mettre aux mains des amateurs une version fidèle du texte tel que l’a conservé la tradition des manuscrits. (Note de M. Egger.)