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LA THÉOGONIE

Calypso ; c’est Eudore, c’est Tyché, c’est Amphirhoé, c’est Ocyrhoé, c’est la nymphe Styx, la première parmi toutes ses sœurs. De l’Océan et de Téthys naquirent d’abord ces filles et ensuite beaucoup d’autres : car il est trois mille Océanides aux pieds gracieux, répandues sur la terre et présidant partout aux sources profondes, race brillante et divine. Autant de fleuves roulent à grands bruits leurs ondes, tous fils de l’Océan, tous issus de la vénérable Téthys ; une bouche mortelle ne saurait les nommer tous ; mais ceux-là connaissent leurs noms qui habitent près de leurs rives.

Théia fut mère du Soleil immense, de la Lune brillante, de l’Aurore, qui luit aux yeux des habitants de la terre et des habitants du large ciel. Elle les eut de son commerce avec Hypérion.

Unie à Crios, Eurybie, la première des nymphes, mit au jour le grand Astræos, et le grand Pallante, et Persès, dont nul n’égalait la science.

D’Astræos l’Aurore eut la race impétueuse des vents, et le violent Zéphyre, et le rapide Borée, et le Notus, fruits des amours d’un dieu et d’une déesse. Ensuite la déesse matinale produisit le brillant Héosphore, et les astres étincelants dont le ciel se couronne.

La nymphe Styx, fille de l’Océan, eut de son union avec Pallante le Zèle et la Victoire, la Puissance et la Force, illustres enfants. Ce n’est pas loin de Zeus que sont leurs palais et leurs trônes ; toujours ils siègent aux côtés, partout ils marchent à la suite du dieu qui fait gronder la foudre. Ainsi s’accomplirent les prudents conseils de Styx, l’immortelle Océanide, le jour où, sur les sommets de l’Olympe, le maître de l’Olympe, dieu aux flamboyants éclairs, convoqua tous les immortels. « Celui-ci, dit-il, qui viendra com-

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