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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

battre avec moi contre les Titans ne perdra rien de ses divins attributs ; tous conserveront les honneurs dont ils jouissaient auparavant parmi les dieux, et si quelqu’un, sous le règne de Cronos, n’avait obtenu ni honneur ni récompense, il recevra l’un et l’autre comme le veut la justice. » Alors, vint la première sur l’Olympe, par le conseil de son père, l’immortelle nymphe Styx avec ses enfants. Zeus l’honora du prix le plus glorieux ; il voulut que jurer par ses eaux fût pour les dieux le plus redoutable des serments ; il ordonna que ses enfants habitassent éternellement avec lui. Il remplit également envers tous toutes ses promesses, possédant lui-même une puissance sans bornes et un empire souverain.

Phœbé entra dans la couche fortunée de Cœos, et des amours de ce dieu et de cette déesse naquit Latone au voile d’azur, à l’inaltérable douceur, qui jamais ne s’irrite contre les hommes ou contre les dieux, la plus gracieuse, la plus riante des habitantes de l’Olympe. Phœbé eut encore de Cœos l’illustre Astérie, que Persès conduisit dans son superbe palais et nomma son épouse.

D’Astérie naquit Hécate, favorisée par Zeus entre toutes les divinités, comblée par lui de magnifiques dons, qui en reçut une part de la terre et de la mer, qui déjà, sous le règne d’Ouranos, jouissait d’un sort glorieux, que révèrent les immortels eux-mêmes. Quelqu’un parmi les humains offre-t-il, selon les rites sacrés, un sacrifice expiatoire, c’est Hécate qu’il invoque ; à celui-là viennent aussitôt la grandeur et la fortune, dont la puissante Hécate reçoit favorablement les prières.

Aux attributs répartis entre les enfants de la Terre