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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/69

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POÉSIES DE BURNS.




XVI.


Bien à propos arrive un antidote
          Contre cette médecine empoisonnée ;
Car Pcebles, revenu de la ribote d’eau,
          Monte la tribune sainte :
Voyez, il a eu recours à la parole de Dieu,
          Et l’a examinée avec une fausse humilité,
Tandis que le Sens commun a repris son chemin
          Bien loin, et vers Cowgate[1],
                    Vite, vite, ce jour-là.



XVII.


Le petit Miller, ensuite, relève la garde,
          Et radote orthodoxie,
Quoique dans son cœur il n’y croie guère,
          Et la regarde comme des fables de vieilles femmes.
Mais, ma foi ! le compère veut un presbytère :
          Aussi il les fredonne adroitement,
Quoique son esprit et son bon sens charnel
          À moitié chemin le subjuguout
                    Parfois ce jour-là.



XVIII.


Alors jusques au fond le cabaret se remplit
          De commentateurs de gobelets d’ale :
Ici l’on crie pour avoir des pains et des roquilles,
          Et là résonne la pinte ;
Tandis que fort et ferme, bruyamment et longuement,
          Avec la logique et avec l’Écriture,
Ils font un tapage qui, finalement,
          Paraît devoir engendrer une rupture
                    À force de colère ce jour-là.



XIX.


Vive la boisson ! elle nous donne plus
          Que l’école ou le collége :
Elle allume l’esprit, elle réveille l’instruction,
          Elle nous emplit de savoir.
Que ce soit roquille de whisky, ou petite bière,
          Ou tout autre breuvage plus fort,
Elle ne manque jamais, si nous buvons ser,
          D’exciter nos idées
                    De nuit ou de jour.

  1. Rue qui fait face à la chaire en plein vent de Mauchline
    (N. d. trad.)