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POÉSIES

Elle papillonne toujours,
Me disait ce grand homme, et rien ne la corrige ;
En attendant qu’un jour la raison la dirige,
Elle aurait grand besoin de quelque autre secours.
Employez tous les traits que fournit la satire
Contre une activité qui du matin au soir
La fait courir, sauter et rire.
Assez imprudemment je lui promis d’écrire :
Car quelle raison peut valoir
Contre un léger défaut que la jeunesse donne,
Et que je ne connais personne
Qui ne voulût encore avoir.

Avecque quatorze ans écrits sur le visage,
Il vous ferait beau voir prendre un air sérieux !
Ne renversez point l’ordre établi par l’usage.
Hé ! que peut-on faire de mieux
Que de folâtrer à votre âge ?
Vous avez devant vous dix ans de badinage ;
Qu’il ne s’y mêle point de momens ennuyeux.
Qu’entre les jeux, les ris, s’écoule et se partage
Un temps si beau, si précieux.
Vous n’en aurez que trop, hélas ! pour être sage.

Tout bien considéré, qu’est-ce que gâte en vous