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DIVERSES

Tâchons par des souhaits à nous tirer d’affaire.
Je sais que c’est ne donner guère :
Mais ceux que la nature a formés comme nous,
D’un limon moins grossier que le limon vulgaire,
Trouvent des charmes aussi doux
Dans les souhaits d’un cœur sincère
Que dans les plus riches bijoux.

Ce n’est ni du savoir, ni de l’esprit solide,
Ni de la piété qu’il faut vous souhaiter ;
Vous en avez assez, abbé, pour en prêter.
Est-ce une conduite rigide ?
Est-ce une probité sur qui pouvoir compter ?
Encor moins. Votre cœur jamais ne vous expose
Aux déréglemens, aux noirceurs
Que la faiblesse humaine cause :
Et sur le mérite et les mœurs
On pourrait défier les plus fins connaisseurs
De vous souhaiter quelque chose.

Tout ce qu’une femme résout
Arrive bien ou mal, comme il est dans sa tête.
Je veux par des souhaits célébrer votre fête ;
Et j’en trouve un à faire enfin selon mon goût.
Je ne sais s’il sera du vôtre,