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DIVERSES

Si le grand Jupiter, toujours bon, toujours doux,
N’eût appelé l’amour pour lui faire connaître
Que du fatal instant il n’était pas le maître.
Au fier Destin adressez-vous,
Lui dit-il ; je le vois paraître.

Alors le petit dieu mutin,
Oubliant tout d’un coup Mars et sa réprimande,
Les yeux baignés de pleurs, harangua le Destin.
Ô vous ! à qui rien ne commande,
Ô vous… Ne me fais point de discours superflus,
Interrompit l’être inflexible ;
Je sais ce que tu crains ; mais ne t’afflige plus.
De tout temps j’ai marqué dans ce livre terrible
Qui de tous les mortels règle les actions,
Que Montausier verra cette ligue orgueilleuse,
Malgré les vains efforts de tant de légions,
Apprendre aux autres nations
Des exploits de Louis la suite merveilleuse.

Je ne vous dirai point quels furent les transports
Du dieu dont tout connaît la puissance suprême ;
Pour les représenter, l’éloquence elle-même
Ferait d’inutiles efforts.
Il me semble qu’il dut, dans l’excès de sa joie,