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DIVERSES

Le voyageur s’arrête à voir l’affreux débris
D’un cirque, d’un tombeau, d’un temple magnifique ;
Et pour notre vieillesse on n’a que du mépris.

III.

De ce sublime esprit dont ton orgueil se pique,
Homme, quel usage fais-tu ?
Des plantes, des métaux tu connais la vertu ;
Des différens pays les mœurs, la politique ;
La cause des frimas, de la foudre, du vent ;
Des astres le pouvoir suprême :
Et, sur tant de choses savant,
Tu ne te connais pas toi-même.

IV.

La pauvreté fait peur ; mais elle a ses plaisirs.
Je sais bien qu’elle éloigne, aussitôt qu’elle arrive,
La volupté, l’éclat, et cette foule oisive
Dont les jeux, les festins remplissent les désirs.
Cependant, quoi qu’elle ait de honteux et de rude
Pour ceux qu’à des revers la fortune a soumis,
Au moins dans leurs malheurs ont-ils la certitude
De n’avoir que de vrais amis.