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DIVERSES


Revenez, charmante verdure,
Faites régner l’ombrage et l’amour dans nos bois.
À quoi s’amuse la nature ?
Tout est encore glacé dans le plus beau des mois.
Si je viens vous presser de couvrir ce bocage,
Ce n’est que pour cacher aux regards des jaloux
Les pleurs que je répands pour un berger volage.
Ah ! je n’aurai jamais d’autre besoin de vous.



On connaît peu l’Amour lorsqu’on ose assurer
Qu’avec la jalousie il ne saurait durer :
Loin de le ralentir, tout ce qu’elle conseille
Ne sert qu’à le rendre plus fort.
Un peu de jalousie éveille
Un Amour heureux qui s’endort.



Du charmant berger que j’adore
Un sort cruel menace les beaux jours ;
Ruisseaux, vous le savez, et vous coulez toujours !
Rossignols, vous chantez encore !
Vous, les seuls confidens de nos tendres amours,