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POÉSIES

Je ne saurais tirer un seul vers de ma tête.
Jean ! Que dire sur Jean ? C’est un terrible nom,
Que jamais n’accompagne une épithète honnête.
Jean de Vignes, Jean Logue… Où vais-je ? Trouvez bon
Qu’en si beau chemin je m’arrête,
Et que, pour comparer vous et votre patron,
Je prenne sur un autre ton
Ce que la légende me prête.
M’y voilà. Commençons par le saint qu’aujourd’hui
Notre mère la sainte Église
Ordonne que l’on solennise,
Et voyons quel rapport vous avez avec lui.
Ou je m’y connais mal, ou vous n’en avez guère ;
Point du tout même, à parler franc.
L’évangéliste et vous, plus je vous considère,
Et plus je vais du noir au blanc.
Avoir pu de Satan éviter tous les piéges ;
Avoir été d’un Dieu le disciple chéri ;
Jusqu’à la fin des temps voir les glaçons, les neiges
Faire place au printemps fleuri,
Privilége qui seul vaut tous les privilèges,
N’est-ce pas, selon moi, ce qui fait
De l’apôtre et de vous toute la différence ?
Et l’Apocalypse est un trait
Qui, fussiez-vous un saint parfait,