Page:Poésies de Schiller.djvu/136

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LA MORT DU NATCHEZ.

Voyez, il est là sur sa natte, assis, tel qu’il était lorsqu’il vivait encore.

Mais où est la force de ses bras ? où est le souffle qui envoyait encore naguère vers le grand Esprit la fumée de tabac ?

Où sont ces yeux de faucon qui suivaient les traces du renne, qui reconnaissaient les ondulations du gazon dans la rosée des champs ?

Où sont ces pieds qui couraient sur la neige aussi rapides que le cerf et le chamois de la montagne ?

Où sont ces bras qui tendaient la forte corde de l’arc ? Voyez, la vie l’a quitté. Ses membres sont inertes.

Il est heureux, il est allé dans la contrée où il n’y a pas de neige, où les vallées sont couvertes de maïs qui grandit de lui-même ;

Où tous les arbres sont couverts d’oiseaux, toutes