Page:Poésies de Schiller.djvu/166

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fermées. Que le jour pénètre dans ces ténèbres. Voyez comme les bancs sont bien rangés, comme les pierres de différentes couleurs brillent sur le carreau. Les murailles sont revêtues de riantes peintures. Où est l’artiste ? Il vient de quitter son pinceau. Les festons sont ornés de fleurs et de fruits. Ici, s’avance un Amour avec sa corbeille pleine. Là, des Génies actifs foulent la vigne de pourpre. D’un côté la Bacchante danse, de l’autre elle sommeille, et le Faune indiscret ne peut se lasser de la voir. Plus loin elle étourdit le Centaure rapide et le pousse gaiement avec son thyrse. Enfants, que tardez-vous ? allons ! Les beaux harnais ! Jeunes filles, venez et puisez dans le vase étrusque. Le trépied n’est-il pas là sur le Sphinx ailé ? Attisez le feu, esclaves : préparez le foyer. Achetez, voici des monnaies du temps de Titus et voici la balance, il n’y manque rien. Posez la lumière sur les flambeaux brillants et remplissez la lampe d’une huile pure. Qu’y a-t-il dans cette cassette ? Oh ! voyez ce que le fiancé envoie à sa fiancée : des agrafes d’or, des parures superbes. Conduisez la jeune fille dans le bain odorant. Voici les parfums, et dans ce vase de cristal je retrouve encore le fard. Mais où sont les hommes, les vieillards ? Dans une retraite sérieuse on découvre un précieux trésor de rouleaux rares, on découvre le poinçon et les tablettes de cire. Rien n’est perdu, la terre a tout fidèlement conservé. Les Pénates sont là aussi