Page:Poésies de Schiller.djvu/210

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dans la nuit ; la puissance du Styx et de l’atmosphère agit également sur eux.

Ils touchent d’un côté à l’empire des morts, de l’autre à celui des vivants. Hélas ! ce sont pour moi de doux messagers, des voix chéries du Cocyte. Il tient aussi ces jeunes plantes enfermées dans ses sinistres contours, et ma fille me dit, dans le murmure de ces plantes du printemps, que dans les lieux où les ombres s’en vont à regret loin des jours dorés, le cœur reste ouvert aux sentiments de l’amour, l’âme conserve son ardente tendresse.

Je vous salue avec joie, doux enfants des plaines reverdies. Votre calice doit être rempli d’une rosée pure comme le nectar. Je veux vous parer des plus beaux rayons d’Iris, je veux donner à vos feuilles les couleurs de l’aurore. Que dans le riant éclat du printemps, que dans les guirlandes fanées de l’automne, chaque cœur attendri apprenne à connaître ma joie et ma douleur.