Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/127

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soutenir que jamais le soleil n’en éclaira d’aussi beaux. Quoi qu’il en soit, ils encadraient et par moments ombrageaient les coins d’une bouche sans pareille. Dans cette bouche brillaient les dents les plus égales et les plus éclatantes de blancheur qu’on puisse rêver ; à chaque occasion convenable, elles livraient passage à une voix d’une sonorité, d’une mélodie, d’une force incomparable. Sous le rapport des yeux, mon ami était le plus privilégié des mortels ; chacun des siens valait au moins deux yeux ordinaires ; ils étaient d’un beau brun-noisette, très-grands et fort brillants ; de temps à autre, on y remarquait une aimable obliquité, un léger strabisme qui ajoutait à l’expression du regard.

Le général possédait, sans contredit, le buste le mieux façonné que je connaisse. Quand même il se serait agi de sauver vos jours, vous n’auriez pu trouver dans ses proportions merveilleuses un seul défaut à critiquer. Cette rare symétrie faisait ressortir d’une façon très-avantageuse des épaules qui eussent amené la rougeur du dépit sur le visage de marbre de l’Apollon du Belvédère. J’ai un faible pour les belles épaules, et je puis dire que jusqu’alors j’avais ignoré qu’il en existât de parfaites. Les bras, dans toute leur longueur, étaient d’un modelé ravissant, et les jambes n’ex-