Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/137

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pas parler du général John A. B. C. Smith ? L’horrible affaire, eh !… Carreau, disiez-vous… Quels êtres cruels que ces Kickapoos !… Pardon, monsieur Jacasse ; mais rappelez-vous que nous jouons au whist, s’il vous plaît… C’est égal, notre siècle est bien celui des inventeurs, — le siècle inventif par excellence. — Vous parlez français, je crois ?… Oh ! un véritable héros que le général. Il ne recule devant rien… Pas de cœur, monsieur Jacasse ? Vous m’étonnez !… Renommée immortelle et tout ce qui s’en suit ! Prodiges de valeur ! Comment, vous ne savez pas ? Mais juste ciel ! c’est l’homme…

— Lhomme ? le capitaine Lhomme ? cria, de l’autre bout du salon, une petite impertinente qui vint se mêler à notre conversation. Vous racontez l’histoire du capitaine Lhomme et de son duel ? Oh ! il faut que je vous écoute ; — parlez, je vous en supplie ; — continuez, chère madame Atout.

Et madame Atout raconta en effet, d’un bout à l’autre, les mésaventures d’un certain capitaine Lhomme, qui avait été fusillé ou pendu, ou qui méritait d’être pendu et fusillé. Oui, madame Atout commença et moi je finis… par m’en aller. Ce soir-là, il ne me restait plus aucune chance de rien découvrir sur le compte du général de brigade John A. B. C. Smith.

Je me consolai néanmoins en songeant que mon