Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/227

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grandeur méprisante, leur donnait le coup de grâce ; — quelle façon mordante d’insinuer la petitesse, la bassesse de l’adversaire ! — oh ! c’était de l’absinthe, c’était du fiel. À la place de ces revues, je n’aurais épargné aucune démarche pour amener la Buse Savante devant les tribunaux. La loi qui punit les actes de cruauté envers les animaux aurait permis de leur intenter un procès. Pour ce qui est d’Oppodeldoc (quel que fût ce monsieur), il ne m’inspirait plus la moindre sympathie. C’était évidemment un benêt qui méritait jusqu’au dernier des coups de pied qu’on lui allongeait.

Le résultat de mon expérience avec les vieux bouquins me démontra, d’abord, que la probité est la plus habile des politiques ; elle me prouva en second lieu que, si je ne parvenais pas à écrire mieux que M. Dante, les deux aveugles et les autres anciens, il me serait difficile d’écrire plus mal. Je repris donc courage, décidé à me lancer dans le genre inédit, nonobstant les études et la peine qu’il m’en pourrait coûter. Je plaçai donc encore une fois sous mes yeux, en guise de modèle, les strophes étincelantes du directeur du Taon sur l’Huile de Bob, et je résolus de composer sur ce thème sublime une ode nouvelle qui pût rivaliser avec l’autre.