Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/275

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

emporter ces rêveries. Souviens-toi, je te prie, que tu t’es montré peu courtois envers le duc. Secoue ta torpeur et souviens-toi !

POLITIEN.

Me souvenir ? Oui, oui. Indique-moi le chemin. Oui, je me souviens. Il fait quelques pas. Descendons. Crois-moi, je donnerais, — je donnerais volontiers les vastes domaines de mon comté pour contempler ce visage voilé et entendre encore cette voix qui se tait.

BALDAZZAR.

Je t’en prie encore, descends avec moi ; le duc pourrait s’offenser. Descendons.

LA VOIX, très-haut.


… Dis non ! Dis non !


POLITIEN, à part.

C’est étrange ! — c’est bien étrange ! Il me semble que la voix s’accorde avec mon désir et m’invite à refuser ! Se rapprochant de la croisée. Douce voix, je t’obéis et me décide à rester. Par le ciel, que ce soit un ordre du Caprice ou de la Destinée, je ne descendrai toujours point ! Baldazzar, mes excuses au duc : je ne puis le rejoindre ce soir.