Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/280

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dans l’Occident doré ? La terre féerique des fleurs et des fruits, et des jours ensoleillés, et des lacs limpides, et des forêts en arcades, et des montagnes aux sommets haut perchés, autour desquels le vent se joue sans entrave, — le pays où l’air qu’on respire se nomme le Bonheur et se nommera la Liberté dans des jours à venir ?

POLITIEN.

Veux-tu, veux-tu t’enfuir vers ce paradis, ma Lalage ? veux-tu t’y enfuir avec moi ? Là, le Souci cessera de fleurir, la Tristesse y trouvera la mort et Éros sera tout pour nous, et alors je me sentirai vivre, car je vivrai pour toi et dans tes yeux, et tu ne connaîtras plus le deuil ; les Joies radieuses te serviront d’escorte et l’ange Espoir restera ton serviteur assidu ; et je m’agenouillerai devant toi et je t’adorerai et t’appellerai ma bien-aimée, mon bien, ma beauté, mon cœur, ma femme, mon univers ! Veux-tu, Lalage, t’y enfuir avec moi !

LALAGE.

Il reste un acte à accomplir. — Castiglione vit.

POLITIEN.

Et il mourra !

(Il sort.)