Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/46

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siasme habituel. Selon lui, elle surpassait toutes les autres femmes en beauté, en esprit et en talent. J’étais donc très-désireux de faire sa connaissance.

Le jour où je me rendis à bord, c’est-à-dire le 14, j’appris du capitaine que Wyatt et ces dames devaient aussi visiter le navire, et j’attendis une heure de plus que je n’en avais eu l’intention, dans l’espoir d’être présenté à la nouvelle mariée ; mais on apporta enfin une lettre d’excuses : madame Wyatt, se sentant un peu indisposée, prévenait qu’elle ne viendrait que le lendemain, à l’heure du départ.

Le lendemain, comme je sortais de mon hôtel pour aller au port, je rencontrai le capitaine qui m’annonça qu’il pensait que des circonstances imprévues (phrase stupide, mais très-commode) pourraient bien retarder d’un jour ou deux le départ de l’Indépendance, et qu’il me ferait prévenir dès que tout serait prêt.

Ce délai me parut étrange ; car le vent du sud, qui soufflait en ce moment, nous était favorable ; mais j’eus beau questionner M. Hardy, je ne pus découvrir quelles étaient les circonstances imprévues qui nous retenaient. Il ne me resta donc plus qu’à rentrer chez moi et à digérer à loisir mon impatience.