Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/57

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jeu de mon imagination, excitée par le thé vert du bon capitaine Hardy.

Quoi qu’il en soit, au point du jour, j’entendis fort distinctement Wyatt reposer le couvercle sur la caisse et enfoncer les clous dans leurs anciens trous à l’aide du maillet enveloppé. Cette opération terminée, il sortit de sa chambre, tout habillé, et alla chercher madame Wyatt.

Il y avait sept jours que nous étions en mer, et vous venions de passer au large du cap Hatteras, lorsqu’il nous arriva un violent coup de vent de la partie sud-est. Nous nous y attendions jusqu’à un certain point ; car, depuis plusieurs jours déjà, le temps menaçait. On prit toutes les dispositions nécessaires ; et comme le vent fraîchissait avec une violence constante, nous mîmes enfin en panne sous la brigantine et le petit hunier, auxquels nous prîmes deux ris.

Ainsi orientés, nous voguâmes avec assez de sécurité pendant quarante-huit heures. Notre navire étant bon marcheur sous bien des rapports, nous n’embarquâmes que fort peu d’eau. Mais au bout de ce temps, la rafale se transforma en tempête et notre brigantine fut mise en pièces, ce qui nous amena entre deux lames, et nous reçûmes, coup sur coup, plusieurs vagues énormes. Cet accident nous enleva trois hommes, que les flots emportè-