Page:Poe - Derniers Contes.djvu/249

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si étrange phénomène ; la réplique de Sa Majesté fut à la fois prompte, digne et fort satisfaisante.

« Des yeux ! mon cher monsieur Bon-Bon — des yeux ! avez-vous dit. — Oh ! — Ah ! Je conçois ! Eh, les ridicules imprimés qui circulent sur mon compte, vous ont sans doute donne une fausse idée de ma figure. Des yeux ! vrai ! — Des yeux, Pierre Bon-Bon, font très bien dans leur véritable place — la tête, direz-vous ? Oui, la tête d’un ver. Pour vous ces instruments d’optique sont quelque chose d’indispensable — cependant je veux vous convaincre que ma vue est plus pénétrante que la vôtre. Voilà une chatte que j’aperçois dans le coin — une jolie chatte — regardez-la, — observez-la bien. Eh bien, Bon-Bon, voyez-vous les pensées — oui, dis-je, les pensées — les idées — les réflexions, qui s’engendrent dans son péricrâne ? Y êtes-vous ? Non, vous ne les voyez pas ! Eh bien, elle pense que nous admirons la longueur de sa queue, et la profondeur de son esprit. Elle en est à cette conclusion que je suis le plus distingué des ecclésiastiques, et que vous êtes le plus superficiel