Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/149

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ce corps de se décharger à son tour d’un autre corps qui est notre Lune. Mais là se sont arrêtées les formations lunaires.

Finalement, se confinant aux orbites, d’abord de Vénus et ensuite de Mercure, le Soleil a lancé ces deux planètes intérieures ; ni l’une ni l’autre n’a engendré de lune.

Ainsi, de son volume originel, ou, pour parler plus exactement, de la condition sous laquelle nous l’avons d’abord considéré, c’est-à-dire d’une masse nébuleuse à peu près sphérique possédant certainement un diamètre de plus de cinq mille six cents millions de milles, le grand astre central, origine de notre système solaire-planétaire-lunaire, s’est graduellement réduit, obéissant à la loi de la Gravitation, à un globe d’un diamètre de huit cent quatre-vingt-deux mille milles seulement ; mais il ne s’ensuit pas du tout que sa condensation soit absolument complète, ou qu’il ne possède plus la puissance de projeter encore une planète.