Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/165

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certain résultat existant, n’est pas suffisant pour prouver que ce résultat est la conséquence des données en question ; il faut encore démontrer qu’il n’existe pas et qu’il ne peut pas exister d’autres données capables de donner naissance au même résultat. Mais dans le cas actuellement en discussion, bien que tout le monde doive reconnaître l’absence de ce que nous avons l’habitude d’appeler preuve, il y a cependant beaucoup d’esprits, et ceux-là de l’ordre le plus élevé, pour qui aucune preuve n’ajouterait un iota de certitude. Sans entrer dans des détails qui touchent au domaine nuageux de la métaphysique, je puis faire observer que dans des cas semblables la force de conviction sera toujours, pour les véritables penseurs, proportionnée à la somme de complexité comprise entre l’hypothèse et le résultat. Soyons moins abstrait : — la quantité de complexité reconnue dans les conditions cosmiques, en augmentant proportionnellement la difficulté d’expliquer toutes ces conditions, fortifie en même temps, et dans la même proportion, notre confiance dans l’hypothèse qui nous sert à nous en rendre