Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/210

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parlé jusqu’à présent. Naturellement nous devons nous attendre à trouver les corps les plus gros roulant à travers les vides les plus grands de l’Espace.

Je disais tout à l’heure que, pour nous donner une idée juste de l’intervalle qui sépare notre Soleil d’une quelconque des autres étoiles, il faudrait l’éloquence d’un archange. En parlant ainsi, je ne puis pas être accusé d’exagération ; car c’est la vérité pure qu’en de certains sujets il n’est pas possible d’exagérer. Mais tâchons de poser la matière plus distinctement sous les yeux de l’esprit.

D’abord nous pouvons atteindre une conception générale, relative, de l’intervalle en question, en le comparant avec les espaces interplanétaires connus. Supposons, par exemple, que la Terre qui est, en réalité, à 95 millions de milles du Soleil, ne soit distante de ce flambeau que d’un pied seulement ; Neptune se trouverait alors à une distance de quarante pieds ; et l’étoile Alpha Lyræ à une distance de cent cinquante-neuf au moins.

Or, je présume que peu de mes lecteurs ont re-