Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/249

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nifeste que par l’hétérogénéité de la matière. À cette influence, dont je ne veux ni ne puis en aucune façon définir la mystérieuse et terrible nature, j’ai attribué les phénomènes variés d’électricité, de chaleur, de magnétisme, et même de vitalité, de conscience, et de pensée, — en un mot, de spiritualité. On voit tout de suite que l’éther, compris de cette façon, est radicalement distinct de l’éther des astronomes ; le leur est matière et le mien ne l’est pas.

L’abolition de l’éther matériel semble impliquer aussi la disparition absolue de cette idée d’agglomération universelle, si longtemps préconçue par l’imagination poétique de l’humanité ; — agglomération à laquelle une sage Philosophie aurait pu légitimement prêter créance, au moins jusqu’à un certain point, si elle avait été préconçue uniquement par cette imagination poétique, sans aucune autre raison déterminante. Mais, jusqu’à présent, l’Astronomie et la Physique n’ont rien su trouver qui permette d’assigner une fin à l’Univers. Quand même on eût pu, par une cause aussi accessoire et