Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/85

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et Bailly firent dans ce but, il fut découvert, vérifié et mathématiquement démontré que l’attraction de la masse d’une montagne était en accord exact avec l’immortelle théorie de l’astronome anglais.

Mais, en dépit de cette confirmation d’une vérité qui n’en avait aucun besoin, — en dépit de la prétendue corroboration de la théorie par la prétendue preuve oculaire et physique, — en dépit du caractère de cette corroboration, — les idées que les vrais philosophes eux-mêmes ne peuvent s’empêcher d’accepter relativement à la gravitation, et particulièrement les idées acceptées et complaisamment maintenues par les hommes vulgaires, ont été évidemment tirées, pour la plus grande partie, d’une considération du principe, tel qu’ils le trouvent simplement développé sur la planète à laquelle ils sont attachés.

Or, où tend une considération aussi amoindrie ? À quelle espèce d’erreur donne-t-elle naissance ? Sur la Terre nous voyons, nous sentons simplement que la gravitation chasse tous les corps vers le