Page:Poe - Histoires extraordinaires (1869).djvu/230

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velles études pour mettre à exécution certain projet qui m’avait été inspiré par le diable ou par mon bon génie.

Pendant tout ce temps, je fis tous mes efforts pour me concilier les trois créanciers qui m’avaient causé tant de tourments. Finalement, j’y réussis, tant en vendant une assez grande partie de mon mobilier pour satisfaire à moitié leurs réclamations, qu’en leur faisant la promesse de solder la différence après la réalisation d’un petit projet qui me trottait dans la tête, et pour l’accomplissement duquel je réclamais leurs services. Grâce à ces moyens (car c’étaient des gens fort ignorants), je n’eus pas grand’peine à les faire entrer dans mes vues.

Les choses ainsi arrangées, je m’appliquai, avec l’aide de ma femme, avec les plus grandes précautions et dans le plus parfait secret, à disposer du bien qui me restait, et à réaliser par de petits emprunts, et sous différents prétextes, une assez bonne quantité d’argent comptant, sans m’inquiéter le moins du monde, je l’avoue à ma honte, des moyens de remboursement.

Grâce à cet accroissement de ressources, je me procurai, en diverses fois, plusieurs pièces de très-belle batiste, de douze yards chacune, — de la ficelle, — une provision de vernis de caoutchouc, — un vaste et profond panier d’osier, fait sur commande, — et quelques autres articles nécessaires à la construction et à l’équipement d’un ballon d’une dimension extraordinaire. Je chargeai ma femme de le confectionner le