Page:Poe - Histoires extraordinaires (1869).djvu/443

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caractère minutieux et circonstancié ; mais, comme tout cela fut communiqué d’une voix très-basse, pas un mot ne transpira qui pût satisfaire la curiosité excitée des écuyers.

Le jeune Frédérick, pendant l’entretien, semblait agité d’émotions variées. Néanmoins, il recouvra bientôt son calme, et une expression de méchanceté décidée était déjà fixée sur sa physionomie, quand il donna des ordres péremptoires pour que l’appartement en question fût immédiatement condamné et la clef remise entre ses mains propres.

— Avez-vous appris la mort déplorable de Berlifitzing, le vieux chasseur ? dit au baron un de ses vassaux, après le départ du page, pendant que l’énorme coursier que le gentilhomme venait d’adopter comme sien s’élançait et bondissait avec une furie redoublée à travers la longue avenue qui s’étendait du palais aux écuries de Metzengerstein.

— Non, dit le baron se tournant brusquement vers celui qui parlait ; mort ! dis-tu ?

— C’est la pure vérité, monseigneur ; et je présume que, pour un seigneur de votre nom, ce n’est pas un renseignement trop désagréable.

Un rapide sourire jaillit sur la physionomie du baron.

— Comment est-il mort ?

— Dans ses efforts imprudents pour sauver la partie préférée de son haras de chasse, il a péri misérablement dans les flammes.

— En… vé… ri… té… ! exclama le baron, comme