Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/239

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« Oh ! — s’écria-t-elle, — madame Joyeuse était une folle ! mais il y avait, en somme, beaucoup de sens dans l’opinion d’Eugénie Salsafette. C’était une très-belle jeune dame, d’un air contrit et modeste, qui jugeait la mode ordinaire de s’habiller très-indécente, et qui voulait toujours se vêtir en se mettant hors de ses habits au lieu de se mettre dedans. C’est une chose bien facile à faire, après tout. Vous n’avez qu’à faire comme ça… et puis comme ça… et puis ensuite…, et enfin… »

— Mon Dieu ! mam’zelle Salsafette ! — s’écrièrent une douzaine de voix ensemble, — que faites-vous ? — Arrêtez ! — c’est suffisant. — Nous voyons bien comment cela peut se faire ! — Assez ! assez ! »

Et quelques personnes s’élançaient déjà de leur chaise pour empêcher mam’zelle Salsafette de se mettre sur le pied d’égalité avec la Vénus de Médicis, quand le résultat désirable fut soudainement et efficacement amené par une suite de grands cris ou de hurlements, provenant de quelque partie du corps principal du château. Mes nerfs furent, pour dire vrai, très-affectés par ces hurlements ; mais, quant