Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/261

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Quand le chiffre prodigieux de l’héritage fut connu, on fit naturellement une foule de réflexions sur la manière d’en disposer. L’énormité de la somme et son applicabilité immédiate éblouissaient tous ceux qui rêvaient à la question. S’il se fût agi du possesseur d’une somme quelconque appréciable, on aurait pu se le figurer accomplissant l’un ou l’autre entre mille projets. Doué d’une fortune surpassant celles de tous les autres citoyens, on aurait pu aisément le supposer se jetant à l’excès dans l’extravagance de la fashion du moment, — ou bien se livrant aux intrigues politiques, — ou aspirant à la puissance ministérielle, — ou achetant un rang plus élevé dans la noblesse, — ou ramassant de vastes collections artistiques, — ou jouant le rôle magnifique de Mécène des lettres, des sciences et des arts, — ou dotant de grandes institutions de charité et y attachant son nom.