Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1888.djvu/145

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lunaire, une plus nébuleuse que le reste (d’une espèce qu’à l’épreuve elles ont trouvé être la meilleure) descend, — bas, plus bas, et son centre à la cime d’une éminence de montagnes, pendant que la vaste circonférence retombe en draperies aisées sur les hameaux, sur les résidences (partout où il y peut y en avoir), sur les bois étranges — sur la mer — sur les esprits au vol — sur toute chose assoupie — et les ensevelit dans un laby- rinthe de lueur. Profonde, oh ! profonde alors la passion de leur sommeil. Au matin Elles se lèvent, et le voile lunaire prend vers les Cieux un essor, avec les tempêtes qui s’y agitent, comme… presque comme tout — ou un pâle Albatros. Elles n’emploient plus cette lune aux mêmes fins que devant, videlicet une tente — ce que je crois extravagant : ses atomes donc se séparent en une averse, dont ces papillons de la Terre, qui cherchent les Cieux et redescendent (êtres jamais satisfaits !) apportent un spécimen par leurs ailes frissonnantes.