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SCOLIES

poète américain célèbre, conseilla d’emprunter les vers si vraiment emblématiques : « Ah ! jour trop brillant pour durer — ah ! espoir étoilé qui ne te levas — que pour te voiler. » Longfellow propose, dans une lettre publique, ceux, non moins appropriés, de la pièce Pour Annie : « La fièvre appelée Vie est vaincue enfin !… » ; tandis que James Russell Lowell hésite entre la stance fatidique du Corbeau, par Baudelaire mise au début de sa Préface ou celle du Palais hanté : « et tout rayonnait de perles et de rubis », riche comme l’âme de Poe aux belles heures. On s’arrêta à l’emploi traditionnel de quelques lignes de prose ; et ce fut le vétéran des lettres américaines, un contemporain de Poe, qui les fournit, le vieux poète Bryant.

À quelqu’un au Paradis se trouve dans le Rendez-vous, sans titre, avec un mot changé au dernier vers : Quels courants italiens, au lieu de quels courants éthérés, et l’addition d’une stance, reliant tout le Poème au Conte : la voici : « Hélas ? en ce temps maudit, ils l’emportèrent sur la vague, loin de l’amour, vers la vieillesse titrée et le crime, et un oreiller sacrilège — loin de moi et notre climat brumeux, où pleure le saule d’argent. »

Tout indique et l’à-propos même de cet appendice fait pour détonner, que la poésie préexiste au conte ; et, réin-

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