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SCOLIES

irrémédiables, on doit l’inspiration aussi de ce morceau tout d’égarement et de fleurs. Les anciennes versions présentent, en effet, le nom d’Helen, au lieu de Lenore. « Le poème subit ensuite de grands changements et des améliorations dans sa structure, et l’expression, et le nom de Lénore y fut introduit, selon toute apparence, pour lui prêter » — comme au Corbeau plus tard — « son effet de sonorité. Quel que peut être le sens caché dans cette étrange et funèbre antienne, on admirera toujours le chant triomphal de sa douleur et la sombre pompe des paroles[1]. »

ANNABEL LEE

« Le dernier poème de Poe (m’a écrit mon guide Mrs Whitman), et un poème qui ne fut publié que deux mois après sa mort. » Par une coïncidence, ce sont les vers récités à haute voix, à la cérémonie de l’inauguration du tombeau tout purs, brillants, aériens qu’ils soient.

Voyez, dans cet état délicieux d’enfance, qui pare l’hé-

  1. E. Poe et ses critiques, page 52.
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