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SCOLIES

LA VALLÉE DE L’INQUIÉTUDE et LA CITÉ EN LA MER


L’habitude est de voir dans la Vallée de l’Inquiétude et la Cité en la mer des morceaux de début, date dont un recueil offert au lecteur français n’a que faire. Ces vers compteront toujours parmi les plus significatifs, et les plus irrécusablement marqués du sceau de la maturité spirituelle. Une sorte de connexité secrète unit même les deux pièces, comme le reconnaîtra quiconque n’est point étranger à la dualité des vieux maux du rêve : ici, l’instabilité douloureuse, où le regard se dissémine et se perd dans une agitation vaine ; là, les pesantes lourdeurs d’une atmosphère antique, immobile et irrespirable, et comme l’oubli de siècles somnolents.


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