Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/30

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L’occupation provisoire de Corfou a commencé ce matin à 3 heures sans incident. (Amiral France à Marine, 337.) Pour donner à l’Allemagne l’exemple de la courtoisie internationale, le gouvernement français a jugé préférable de ne pas installer le quartier général à l’Achilleïon, cette belle propriété de Guillaume II, que ma femme et moi nous avons autrefois discrètement admirée, du dehors, pendant un inoubliable séjour dans l’île.

L’armée serbe va donc se reconstituer, sous nos auspices, dans le calme de la vieille Corcyre. Le gouvernement serbe, qui avait pris son parti de voir son armée se refaire à Bizerte et qui en ce cas se disposait à accepter lui-même l’hospitalité d’Aix-en-Provence, semble préférer maintenant rester, avec la Skouptchina, à Corfou, près de la côte albanaise. (M. Boppe, nos 31, 32, 33.)

Jeudi 13 janvier.

Conseil des ministres. M. Pachitch a déclaré à M. Boppe et aux ministres alliés qu’après la prise de Niegas et du Lovcen, une menace de l’armée autrichienne sur Scutari était imminente. Il demande que son armée soit embarquée le plus rapidement possible. Mais M. Sonnino estime que Durazzo et Saint-Jean-de-Médua ne peuvent suffire à assurer la totalité des embarquements prévus, c’est-à-dire 80 000 ou 100 000 hommes, et qu’une partie des troupes serbes devrait être dirigée par terre sur Valona. (M. Barrère, nos 33, 35, 36.) Le conseil charge Briand et Lacaze de prendre, d’accord avec l’Angleterre et l’Italie, toutes les dispositions nécessaires pour sauver les Serbes du désastre qui les menace.

L’occupation de Corfou par nos troupes s’est