CHAPITRE IV
Par égard pour l’Espagne, j’aurais voulu m’entendre
avec son gouvernement avant d’établir
un régime nouveau dans l’empire chérifien. Mais
la lenteur des négociations engagées à Madrid
depuis le mois de novembre me mit dans l’obligation
de conclure, en premier lieu, un accord avec
le sultan. Il y allait de la paix au Maroc et de la
vie de nos nationaux. Le 17 Kaada 1329, c’est-à-dire
le 9 novembre 1911, Mouley Hafid avait écrit
à M. de Selves que « vu les explications du taleb
estimé, Abd el Kader Ben Ghabrit », un des plus
fidèles amis de la France, il avait décidé de ratifier
l’accord franco-allemand. Il ajoutait : « Lorsque
le représentant de votre gouvernement se rendra
auprès de Notre Majesté pour nous soumettre les
réformes qui s’imposent en vue d’assurer la prospérité
du pays, son développement et ses progrès
dans la voie du bien général, il trouvera chez
Notre Majesté un appui tel que le comportent nos
déclarations faites de sincérité et de bonne volonté. »