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LA VICTOIRE

je réponds qu’on peut expliquer que le comité de Versailles contrôle la défense des territoires français. J’ajoute qu’à mon avis, Clemenceau devrait céder la présidence du Comité au roi Albert.

Les délégués du Comité national polonais viennent me remercier.


Dimanche 30 juin.

Hier au soir, départ de la gare de l’Est à vingt et une heures trente avec Pichon, Leygues, Lebrun, Gay, du Conseil municipal de Paris, général Archinard, général Jeannin et M. Benès, premier secrétaire général du comité tchèque. Dans le train, conversation avec les ministres sur un projet de fête franco-américaine pour le 4 juillet. Tous, surtout Franklin-Bouillon, craignant qu’en exaltant trop le président Wilson, on ne mécontente les républicains d’Amérique, sont d’avis que la cérémonie prenne un caractère national et que je parle. Mais je fais cette observation que si les présidents des Chambres prononcent, eux aussi, des discours, ce sera une nouveauté, qu’ils n’ont, d’ailleurs, aucune qualité pour traiter hors des Chambres des questions de politique étrangère.

Franklin-Bouillon indique qu’on n’a pas encore réussi à mettre d’accord sur le programme de la fête le Conseil municipal et le Comité parlementaire. Pams est chargé d’étudier une entente. Finalement, Pichon, Leygues, Lebrun télégraphient à Clemenceau qu’étant donné le caractère de fête nationale, je désirerais qu’on ne prît aucune décision définitive avant notre retour.

À neuf heures, arrivée à Darney (Vosges). Temps splendide. Nous sommes reçus par le général de Castelnau, le général de Boissoudy, commandant la 7e armée. Tous deux sont enchantés des troupes américaines. « J’ai déjà eu neuf divisions entre les mains, dit Castelnau, elles sont toutes