Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 10, 1933.djvu/336

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l’Intérieur est un homme éminent. Je n’insiste pas ; mais il a commis là une faute qui ne peut que diminuer son autorité. » Le pauvre Pams plonge de plus en plus son nez dans ses papiers ; tout le monde est très gêné. Clemenceau reprend : « Ce n’est pas que je tienne aux éloges. Avant d’aller au Conseil général, notre ami Klotz était venu me lire son projet de discours où il faisait un grand éloge de moi. Je l’ai prié de supprimer ce passage. Il n’y a pas que moi ; il y a le gouvernement et pour le gouvernement, je ne puis admettre le silence du Conseil général de M. Pams. »

Leygues annonce qu’il nomme attaché naval à Londres l’amiral Grasset et le commandant Frochot à Rome.

Claveille apprend au Conseil que les Américains se proposent d’ouvrir un grand port à Talmont, près de Royan. Les députés de la Gironde ne sont pas favorables au projet parce qu’ils craignent qu’il ne concurrence le projet du Verdon et ne détourne le trafic de Bordeaux. Mais Claveille croit que l’intérêt général est de donner l’autorisation aux Américains et il conclut en ce sens. Le Conseil partage son avis.

Clémentel se plaint de l’encombrement des télégraphes par les télégrammes officiels et il annonce le dépôt d’un projet de loi destiné à réglementer la franchise postale. À ce propos, Clémentel remarque que le président de la République et les présidents des Chambres ont droit à la franchise. Sur quoi Clemenceau s’écrie : « Comment ! Dubost a droit à la franchise ! Voilà un droit dont il n’abuse pas ! » Et il ajoute que non seulement l’Isère, département de Dubost, n’a pas voté l’adresse, mais que, dans son discours, Dubost n’a pas dit un mot en faveur du gouvernement.

Le maréchal Foch vient me voir à deux heures pour me remercier encore des mots que je lui ai